Thomas Badel, le redoutable Technicien

Finale de la coupe de France des rallyes de Nice.
Un exploit inattendu au volant d’une Clio Williams légendaire
Terminer dixième lors d’une finale de coupe de France, et ceci au volant d’une antique
Clio Williams, n’est pas à portée du premier venu.
C’est pourtant ce qu’a réalisé Thomas Badel à Nice ce week-end d’octobre 2024. Défavorisé par son manque de connaissance du terrain et un problème mécanique survenu la veille du départ, Thomas fit appel à toute son énergie afin d’accrocher cette belle place.
Une préparation minutieuse pour affronter les ténors
Nombre d’observateurs ont salué l’exploit, mais en matière de sport, il n’y a pas de hasard. Et l’homme justifie ce classement par des réglage rigoureux de l’auto, bien sûr, mais surtout par un travail acharné et méticuleux sur ses notes de reconnaissance, et ceci tout en respectant les 3 passages réglementaires. Conformément à l’habitude, Thomas s’est-il enfermé durant…une vingtaine d’heure – excusez du peu – devant son écran et ses vidéos de recos.
Traquer le moindre détail, revoir les points de corde, de freinage ou encore le rythme des enchaînements et les repères visuels remplirent ce long moment afin d’être le plus pertinent possible le jour de l’évènement. Et ce travail de préparation fut plutôt payant… Ainsi, bien aidé par ses pneus Hoosier, Thomas en termine t-il au huitième rang de l’ES1 truffée de zones humides particulièrement piégeuses. La petite Clio jaune et noire, du haut de ses quelque 30 ans, terrasse ses plus coriaces adversaires de la classe F2/14 relégués à près de 10 secondes. De plus, les récentes Alpine A110 GT+ de Godard et Panagiotis sont-elles également mangées par la petite Renault qui les toise désormais avec amusement du haut de ses petites roues de 15 pouces…
Thomas frappera à nouveau lors des ES 2 et 3 pour figurer à la huitième place scratch à la fin du premier tour. Notons que vingt secondes auraient encore pu être gagnées lors de ce round préliminaire sans l’obstruction, sans doute involontaire, du numéro 53 et une panne de direction assistée survenue à 8 km de l’arrivée du Turini…
Le deuxième tour ne sera qu’un copié-collé du premier. Thomas y assommera à nouveau la concurrence tout en connaissant dans le Turini, et au même endroit, une nouvelle panne de direction assistée…
L’avenir s’annonce prometteur pour l’équipe Badel
Fort de ce résultat encourageant, face à une concurrence plutôt affûtée, l’équipe Badel nourrit pour 2025 des ambitions à la hausse. Et pourquoi pas en championnat de France, à l’instar de Ludovic Jeudy qui vient lui-aussi jouer les trouble-fête au beau milieu de la hiérarchie nationale ? Nul doute que les spectateurs en seraient ravis !..
La rigueur de Thomas Badel n’a d’égale que son humilité, et cela force le respect.
Pour preuve, il associe à ses performances l’empreinte de son épouse Aurélie, qui occupe avec conviction le siège de droite et sans qui, selon lui, il n’en serait pas à ce niveau là. Il est vrai qu’elle participe également aux définitions des set-up. Mais elle possède, par ailleurs, un vrai don pour le copilotage et sait calmer son fougueux pilote de mari lorsqu’il atteint des limites qui dépassent la raison.
Et dans ce même registre d’humilité, le valeureux pilote me confia, lors de son passage au podium de Nice, que la lecture de mes deux livres sur les techniques du rallye l’avaient bien aidé, il y a de cela quelques années, cela m’a profondément touché !…
Joël Moulin

Thomas et Aurélie BADEL au volant de leur Clio Williams